Profil de citoyens de Sainte-Mélanie

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Photos : Monique Leclair Belleudy

M.L.B. :

Léon, tu es natif de Montréal et tu es venu t’établir à Sainte-Mélanie. Qu’est-ce qui t’a amené à Sainte-Mélanie ?

Léon :

Au début des années 1970, je cherchais une petite ferme pour ma retraite. J’ai parcouru la vallée du Richelieu et un beau matin mon frère m’avisait d’une terre à Sainte-Mélanie. J’y suis venu et je suis tombé en amour avec l’endroit. Je ne connaissais pas Sainte-Mélanie. Quelques années plus tard, j’ai acheté la maison où j’habite depuis. Mon rêve de retraite s’est réalisé plus tôt.

M.L.B. :

Non seulement tu peins mais tu fais aussi de la poésie, de la sculpture et que sais-je bien d’autres choses encore ? Est-ce que c’est la peinture qui a déclenché tes autres passions ? Ou est-ce que toutes ces passions occupent une place égale chez toi ?

Léon :

Bien sûr la peinture fut ma première passion et le restera. Le fait d’enseigner la peinture me garde ce contact. Au début des années 1970, j’ai eu une boutique d’artisanat à Terre des Hommes (expo 67) pendant 5 ans. Nous étions une quinzaine d’artisans dans différents domaines. J’ai donc côtoyé céramiste, sculpteurs, etc. Tout me passionnait. J’allais voir mon ami céramiste travailler ses pièces, un autre faire des chandelles et je me disais qu’un jour je ferais tout cela et dès lors je me suis mis à toucher à tout. Je crois que l’imagination n’a pas de fin, c’est le temps qui me manque.

M.L.B. :

Quels sont les peintres qui t’ont influencé ou que tu admires ?

Léon :

Salvator Dali, Léonard de Vinci, Van Gogh et les impressionnistes.

M.L.B. :

Quand on regarde tes toiles, ce sont les ciels qui nous fascinent, en tout cas personnellement. Est-ce que c’est ce que tu peins le plus naturellement ou au contraire y accordes-tu beaucoup d’énergie ?

Léon :

Au début comme tout le monde j’ai travaillé très fort mais avec plaisir. J’étais conscient d’avoir un certain talent mais ça se mérite. Après avoir compris les principes de la composition d’un tableau, perspective, couleurs, tout coulait naturellement et le plaisir en était plus grand. Créer un mouvement de nuages d’un ciel en peinture est très difficile et j’ai suivi la voie des grands maîtres classiques. Mes élèves au début sont toujours un peu découragés d’attaquer ce genre de ciel, car peu de prof. l’enseigne. Mais ils en sont très fiers lorsqu’ils voient le résultat.

M.L.B. :

Comment décides-tu ce que tu veux peindre ? Est-ce que tu y réfléchis longtemps d’avance ?

Léon :

Jamais. Je suis d’une fidèle indépendance de ce côté. Un matin je peux peindre un paysage et le lendemain un tableau surréaliste. C’est selon ce qui me plaît.

M.L.B. :

Où trouves-tu ton inspiration? Est-ce que c’est extérieur à toi ou à l’intérieur de toi ?

Léon :

Je crois que c’est l’expérience de vie. Le subconscient enregistre une série d’événements, de choses qui nous arrivent et à un certain moment on les retrouve sur un tableau. C’est ce qui fait le style particulier d’un peintre. Il n’y a pas que la technique. Pour ce qui est de mes tableaux paysages, je suis comblé à Sainte-Mélanie. Je vis dans un perpétuel tableau de beauté.